Belgocontrol est définitivement quitte des pertes du passé
Au cours de ces quatre dernières années, Belgocontrol a complétement épongé les pertes héritées du passé grâce à une politique financière adaptée. Dans le même temps, le prestataire de services de navigation aérienne national est parvenu à optimiser ses services via différents investissements.
Lire le Rapport annuel 2017 complet de Belgocontrol
La nouvelle approche suivie par Belgocontrol depuis 2014 a permis d’obtenir de meilleurs résultats financiers et opérationnels ces dernières années. Grâce à la nouvelle vision stratégique, à une politique financière réfléchie, à une gestion prévoyante du personnel, à des investissements ciblés dans les infrastructures et à des adaptations structurelles dans le fonctionnement de l’entreprise, Belgocontrol est redevenue une entreprise saine qui joue pleinement son rôle dans un environnement concurrentiel international et qui poursuit son cap afin de continuer à assurer son avenir.
Comptes au vert
En 2017, Belgocontrol a réalisé un bénéfice de 22,5 millions d’euros, ce qui est certes inférieur à celui de 2016 (26,4 millions d’euros), mais s’explique entre autres par les nombreux investissements effectués l’année dernière : sur les 97 millions d’euros prévus pour les investissements entre 2014 et 2019, 20,2 millions d’euros ont été dépensés en 2017. Les principaux investissements concernaient un nouveau radar à Florennes pour le monitoring du trafic aérien autour des aéroports de Charleroi et de Florennes (projet commun avec la SOWAER et la Défense), le système A-SMGCS (Advanced-Surface Movement Guidance and Control System) à Liège et à Charleroi qui permet de visualiser le trafic aérien à l’aéroport, l’ILS (Instrument Landing System) à Liège qui a permis d’accroître la disponibilité des pistes d’atterrissage et l’upgrade du système Eurocat qui génère toutes les données sur les écrans des contrôleurs aériens.
De plus, Belgocontrol a encore réduit le Determined Unit Cost (coût unitaire pour les services de navigation aérienne en route), conformément aux accords conclus (de 60,95 euros en 2016 à 60,04 euros en 2017). Cela a un impact important sur les revenus car le trafic en route constitue la majeure partie du nombre de mouvements total.
Sur le plan structurel, le 1er juillet 2017 marque une étape importante car c’est à cette date que Belgocontrol a définitivement épongé ses pertes historiques. En 2014, l’entreprise essuyait encore presque 60 millions d’euros de pertes héritées du passé, qui ont pu être effacées progressivement ces dernières années. Les derniers 8,8 millions d’euros de pertes ont été soldés depuis 2016.
Le processus de rattrapage en ce qui concerne le recrutement de personnel s’est poursuivi l’année dernière. En 2017, 82 nouveaux collègues ont rejoint l’entreprise, 32 candidats contrôleurs aériens ont débuté leur formation et 10 de leurs prédécesseurs ont terminé leur formation et ont ainsi pu commencer à travailler comme contrôleurs aériens.
Plus de trafic
En 2017, les contrôleurs aériens ont géré au total 1.075.535 mouvements, tant des survols que des vols depuis et vers les cinq aéroports. Cela représente une augmentation de 3,3% par rapport à 2016. Le centre de contrôle aérien CANAC 2 se taille la part du lion dans ces mouvements (593.191 ou +4,9%). Les mouvements aux aéroports se répartissent comme suit : Brussels Airport 237.888 (+6,4%), Charleroi 92.241 (+1,5%), Anvers 55.020 (-5,6%), Liège 54.962 (-2,8%) et Ostende 42.233 (-8,3%). La baisse enregistrée dans les aéroports régionaux est principalement due au recul après la forte hausse du nombre de mouvements en 2016 et les attentats à Brussels Airport.
En matière de sécurité, Belgocontrol a enregistré le deuxième meilleur résultat de tous les temps : l’année dernière, il y a eu un incident de catégorie A (grave) dans lequel la responsabilité de Belgocontrol était engagée et trois incidents de catégorie B (important). 2016 fut l’année record absolue puisque aucun incident de catégories A et B n’a été signalé.
Belgocontrol affiche également de très bons résultats en ce qui concerne la ponctualité et enregistre même la moyenne la plus basse au sein du FABEC pour le trafic en route. Le retard moyen en route en 2017 causé par le contrôle aérien même (les causes dites CRSTMP), s’élevait à peine à 0,09 minute par vol (ou 5,4 secondes).À Brussels Airport, le retard moyen par vol était de 0,14 minute (ou 8,4 secondes), à Charleroi 0,05 minute (ou 3 secondes) et à Liège 0,02 minute (ou 1,2 seconde). À Anvers et à Ostende, on ne déplore même aucun retard qui pourrait être causé par le contrôle aérien.
Ecologie et économie
Belgocontrol assume délibérément un rôle sociétal dans plusieurs domaines.
Des procédures pour des atterrissages CDO (Continuous Descent Operations), respectueux de l’environnement, ont déjà été implémentées aux aéroports de Zaventem, Liège et Charleroi. Ces procédures sont appliquées dans 73,2% des atterrissages (77,6% à Brussels Airport, 70,9% à Liège et 58,1% à Charleroi). Mais les CDO ne peuvent être appliquées que si les conditions le permettent (capacité, météo,…).
La procédure d’avis pour des demandes de construction d’éoliennes est désormais beaucoup plus simple. Ainsi, les maîtres d’ouvrage peuvent vérifier au préalable sur une carte en ligne s’il est possible d’ériger des éoliennes sur la zone déterminée. Ces zones sont indiquées par Belgocontrol sur base de l’impact exercé par les éoliennes sur le contrôle aérien.
315 nouveaux dossiers de demande pour l’installation d’éoliennes ont été introduits chez Belgocontrol en 2017, soit une hausse de 81% par rapport à 2016. 240 demandes ont déjà reçu un avis positif. Les autres dossiers sont encore à l’étude (39), ont été refusés pour des raisons de sécurité (26) ou ont été retirées par le demandeur (10).
Belgocontrol est absolument consciente de l’importance économique du secteur des drones et tient à le soutenir autant que possible. La condition sine qua non est évidemment que la sécurité du trafic aérien ne soit pas compromise. Pour informer tous les utilisateurs de drone de la réglementation en vigueur, Belgocontrol et la Direction générale Transport aérien du SPF Mobilité et Transports ont créé ensemble le site internet droneguide.be, qui est en ligne depuis le début de cette année. Une appli mobile sera bientôt opérationnelle pour les particuliers et une app pour les utilisateurs professionnels suivra ultérieurement, chacune avec des applications concrètes.
Stratégie à trois piliers
La nouvelle stratégie d’entreprise de Belgocontrol s’articule autour de trois piliers et a pour but d’optimiser davantage le service à la clientèle de l’entreprise : partner with our customers, partner with our people et build a future-proof company. Les piliers se concrétisent dans tous les aspects du fonctionnement de l’entreprise.
Partner with our people se traduit principalement par les investissements dans les infrastructures et systèmes ainsi que par le recrutement de nouveaux collaborateurs, déjà mentionnés ci-dessus.
Build a future-proof company porte surtout sur l’attention consacrée par Belgocontrol aux évolutions sur le plan écologique et économique (CDO, énergie éolienne, drones,…).
Partner with our customers concerne bien entendu le service presté aux clients auquel l’entreprise est particulièrement attachée. Belgocontrol continue à miser fortement sur une collaboration avec les clients, les stakeholders et d’autres partenaires qui peuvent aider Belgocontrol à atteindre ses objectifs.
Un des évènements marquants en 2017 fut la constitution d’Entry Point North Belgium. L’institut de formation de contrôleurs aériens EPN, célèbre dans le monde entier, a conclu une joint-venture avec Belgocontrol et créera un centre de formation sur le site de Steenokkerzeel. Outre des formations pour devenir contrôleur aérien, des formations techniques et autres seront également dispensées ; toutes ces formations seront ensuite aussi ouvertes à des entreprises externes.
Belgocontrol a réalisé un véritable exploit à l’aéroport de Courtrai-Wevelgem en mettant en œuvre le plan d’action visant à fournir des services de navigation aérienne en 9 mois seulement. Depuis novembre, des AFISO (Aerodrome Flight Information Service Officers) y gèrent des vols IFR, ce qui a permis à l’aéroport de prendre un nouveau départ.
Par analogie avec l’accord conclu avec DFS pour Liège et la DSNA pour Charleroi en vue de garantir la continuité du service, un accord similaire a été passé avec NATS en 2017 pour l’aéroport d’Oostende.
Le Ministre de la Mobilité François Bellot et le Ministre de la Défense Steven Vandeput ont signé un protocole d’accord l’année dernière concernant la co-localisation du contrôle aérien civil et militaire sur le site de Belgocontrol à Steenokkerzeel. Cet accord permet à la Défense et à Belgocontrol de réunir les services sous un même toit. Cela devra être accompli d’ici la fin 2019.
L’étroite collaboration avec notre homologue luxembourgeois ANA Lux sera intensifiée. Ainsi, des données relatives aux atterrissages verts et aux procédures de navigation par satellite seront par exemple échangées.
La présidence du CEO Johan Decuyper à la tête du FABEC, le bloc d’espace aérien fonctionnel créé dans le cadre du Ciel unique européen et qui comprend la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg, la France et la Suisse, démontre que Belgocontrol compte à nouveau sur le plan international. C’est la première fois qu’un Belge préside le FABEC-ANSP Strategic Board (assemblée des CEO). Le rôle actif joué par Belgocontrol au sein de l’organisation et du Ciel unique européen aura également un effet positif sur l’ensemble du secteur aérien en Belgique.
Fierté
Le CEO Johan Decuyper estime que Belgocontrol a toutes les raisons d’être fière : « Les efforts que nous avons consentis ces dernières années portent clairement leurs fruits, comme le démontrent systématiquement nos rapports annuels. Et tout cela est le résultat d’un travail d’équipe : tous les collaborateurs de Belgocontrol apportent leur pierre à l’édifice. Ils peuvent non seulement être fiers des résultats obtenus, mais aussi de leur entreprise qui peut sortir la tête hors de l’eau après quelques années difficiles. Et ce durant l’année où nous fêtons notre vingtième anniversaire. »