skeyes et la Défense gèrent ensemble l’espace aérien belge
Ce 2 décembre, les contrôleurs aériens de la Défense prennent place définitivement à côté de leurs collègues de skeyes dans les bâtiments de Steenokkerzeel. Cette co-localisation des contrôles aériens militaire et civil permettra un usage encore plus efficient, plus sûr et plus écologique de l’espace aérien belge.
L’espace aérien au-dessus de la Belgique est restreint et extrêmement complexe car densément traversé. Au-delà de sa fonction commerciale et, dans une moindre mesure, récréative, l’espace aérien revêt également une fonction stratégique pour les missions et l’entraînement militaires. Lors de ces activités, et afin de garantir la sécurité de tout le trafic aérien, la Défense a exploité au maximum son espace aérien, tant en termes d’espace que de temps. Désormais, grâce à une collaboration plus étroite entre les deux services de contrôle aérien sur un même site, ils peuvent coordonner beaucoup mieux leurs opérations. Dès que l’espace aérien militaire se libère, d’autres avions peuvent à nouveau l’utiliser.
Tout le monde y gagne
La synergie entre skeyes et la Défense était inscrite dans l’accord gouvernemental. Un usage plus efficient de l’espace aérien ne peut que bénéficier à tous ses usagers. Avec le trafic aérien en augmentation, l’espace aérien est devenu une denrée rare que tout le monde veut exploiter autant que possible. skeyes, et la Défense, veulent répondre au maximum à la demande croissante, mais leur préoccupation la plus importante demeure toujours d’assurer la sécurité de tout le trafic aérien. Sur ce plan également, cette collaboration apporte des garanties supplémentaires. La Défense a la certitude que ses pilotes peuvent disposer en tout temps d’un espace aérien réservé à leurs opérations aériennes. Le schéma en trois dimensions suivi par les mouvements aériens militaires n'est pas le même que celui suivi par le trafic civil. En outre, ce gain d’efficience entraîne également un bénéfice environnemental : les avions peuvent suivre des trajets plus courts, consommant ainsi moins de carburant. Ce qui est à son tour commercialement plus avantageux pour les compagnies aériennes. Ce sont là des atouts importants dans un contexte international et concurrentiel, non seulement dans la concurrence pour l'espace aérien, mais aussi dans celle des services du contrôle aérien.
Un impact sur plusieurs plans
22 contrôleurs aériens militaires de l’ATCC s’installent aujourd’hui dans le centre de contrôle aérien CANAC2 de skeyes à Steenokkerzeel. Une station de travail distincte leur a été réservée dans la salle opérationnelle. Ce déménagement depuis Semmerzake a requis au préalable une longue et minutieuse préparation.
Pour accueillir les nouveaux collègues, il a fallu procéder à des adaptations de l’infrastructure, mais aussi apporter des modifications radicales au système opérationnel pour accorder les fonctionnements respectifs. Par ailleurs, la Défense utilise actuellement SAS2. C’est le même système qu’Eurocontrol, troisième acteur dans notre pays à guider le trafic aérien en bonne voie, à des altitudes plus élevées. Entretemps on s’attelle à SAS3, un système intégré tant pour skeyes que pour la Défense et Eurocontrol, et qui doit être fin prêt en 2024.
Naturellement, l’arrivée des militaires sur le site de skeyes a également un impact sur leur propre situation et sur tout le fonctionnement de l’entreprise. Afin d’y préparer tout le monde, une feuille de route a été établie pour que les employés des deux organisations puissent faire connaissance et découvrir leurs cultures d’entreprises et leurs méthodes de travail respectives. La Défense et skeyes ont toujours fonctionné et collaboré en bonne intelligence, et l’autorité belge de surveillance pour les services de navigation aérienne (BSA-ANS) a elle aussi été impliquée d’emblée.
Johan Decuyper, CEO de skeyes : « Le parcours que suivent ensemble skeyes et la Défense est impressionnant. Nos services techniques, opérationnels et administratifs ont fourni d’énormes efforts pour pouvoir accueillir aujourd’hui nos collègues militaires à Steenokkerzeel. Et ce, de surcroît, sans le moindre impact sur le contrôle aérien opérationnel au cours de tout le processus. Notre aptitude à gérer encore mieux ensemble, et de manière encore plus sécurisée, l’espace aérien belge constitue un avantage supplémentaire dans la concurrence internationale pour l’espace aérien et les services de contrôle aérien. »
Général-major Frederik Vansina : « Le trafic aérien civil au-dessus de la Belgique est en croissance constante. Grâce à cette synergie, nous sommes en mesure de consolider les besoins de la Force aérienne, maintenant et à l’avenir. D’autres pays tels que les Pays-Bas, l’Allemagne et le Danemark, ont une synergie comparable entre contrôles aériens militaire et civil. Nous aussi, nous allons désormais tirer parti d’une telle collaboration. Nous serons plus forts dans un contexte international, où nous voulons tenir nos engagements militaires. A cette fin, nos missions dans l’espace aérien belge sont cruciales. Avec cette perspective dans le viseur, nous pouvons dès lors continuer à exécuter nos missions dans des conditions optimales. »